Cinéma : les réalisatrices se portent bien

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Depuis cinq ans, plusieurs réalisatrices se sont faites un nom lors de leur premier ou second film. Qui sont-elles ?

Julia Ducournau, figure de proue du cinéma de genre français

Pour la touche française, on pense directement à Julia Ducournau. Son premier long métrage s’intitule « Grave » (2016) et traite d’un sujet particulier : le cannibalisme. Le film mêle une esthétique glaçante avec la couleur blanche omniprésente (l’action se déroule dans le milieu médical) et un rouge presque réconfortant (souvent associé au sang ou à la viande). Julia Ducournau poursuit son aventure de jeune cinéaste en 2021 avec son second long-métrage « Titane ». Cette fois-ci, elle change d’univers et s’oriente vers un film qui combine réalisme et science-fiction. Genre différent mais même recette, la réalisatrice parfait un peu plus son identité visuelle. Avec des scènes toujours aussi étranges qu’intrigantes, Julia Ducournau s’impose comme une grande réalisatrice de genre d’aujourd’hui et encore plus de demain.

Chloé Zhao et son bijou « Nomadland »

Chloé Zhao a séduit tout le monde avec son troisième long-métrage «Nomadland» (2021). A tel point qu’elle obtient l’Oscar du meilleur film et de la meilleure réalisatrice. C’est une première depuis Kathryn Bigelow pour « Démineurs » en 2010. Sauf que, Chloé Zhao obtient ses distinctions, sans utiliser l’artifice d’un fond vert et de n’avoir qu’un casting composé d’acteurs amateurs (mis à part Frances McDormand qui joue le rôle principal). Dans un film, qui nous raconte le quotidien d’une sexagénaire qui ne souhaite que deux choses : vivre sur la route (être toujours en mouvement) et profiter de la vie, la réalisatrice transforme des moments banals en instants uniques.

Kira Kovalenko frappe fort avec « Les Poings desserrés »

Kira Kovalenko (32 ans) pour son deuxième long-métrage « Les Poings desserrés » donne un grand coup de pied dans la fourmilière. La jeune cinéaste russe s’interroge sur la place de la femme dans la société. Ada se trouve dans une Russie machiste où la mainmise de l’homme sur la femme est pesante. Jeune fille russe, Ada vit avec son frère et son père. Timide mais débrouillarde, on suit son quotidien monotone alors qu’elle ne rêve que d’être une femme libre. L’actrice principale, Milana Agouzarova nous bouleverse par son jeu. Elle est au départ une fille incapable de parler et se métamorphose au fil du film en une femme forte qui ne mâche pas ses mots. Entre ses proches et sa liberté son coeur balance. Elle fait partie d’une famille castratrice qui tente de se rabibocher avec Ada à l’aide de multiples étreintes qui finissent finalement par nous étouffer.

Dans une industrie qui est majoritairement masculine et qui manque d’originalité, les femmes montrent qu’elles ont leur mot à dire. 

 

Hugo KITSON

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