Navalny, symbole de tensions entre Europe et Russie

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Lundi 8 février, des diplomates russes ont été sommés de rentrer au pays après leur expulsions d’Allemagne, de Suède, et de Pologne.

Retour sur la montée d’échauffourées entre Russie et Europe. 

C’est un retour de flamme que Moscou considère « inamical et infondé ». La semaine dernière, le Kremlin avait allumé la mèche en expulsant des diplomates européens après qu’ils aient assisté à une manifestation de soutien à l’opposant Navalny. La présence des diplomates à des rassemblements « illégaux le 23 janvier » en soutien à Alexeï Navalny à Saint-Petersbourg et Moscou est « inacceptable et incompatible avec leur statut », avaient estimé les autorités russes pour justifier ces expulsions.

Ennemi juré du pouvoir russe actuel, l’opposant de 44 ans a été condamné mardi dernier à deux ans et huit mois d’emprisonnement pour avoir enfreint un contrôle judiciaire alors qu’il se trouvait en convalescence en Allemagne après un empoisonnement en Sibérie. Paris, Washington, Berlin et Londres, entre autres, ont appelé à la libération immédiate de l’opposant. L’affaire est largement considérée comme politique en Occident, tandis que la Russie a dénoncé « une ingérence ».

Manifestations devant le Kremlin

Dès l’annonce de cette condamnation, son organisation politique, le Fonds de lutte contre la corruption, a appelé à une manifestation immédiate juste au pied du Kremlin. Des dizaines de policiers casqués ont été rapidement déployés sur les lieux, selon un journaliste de l’AFP. L’organisation OVD- info fait état de 5 200 interpellations, un record dans l’histoire de la Russie moderne. 

L’opposant de 44 ans, lui, a écouté le jugement, mains dans les poches, debout dans la cage de verre réservée aux prévenus dans la salle d’audience. Il a adressé des signes de cœur à son épouse Ioulia. Avant le jugement, il avait dénoncé une affaire destinée à museler ceux qui s’opposent à Vladimir Poutine.

Quatrième vague d’expulsions en cinq ans

Cette histoire cristallise les tensions entre l’Europe et la Russie. « Il est sûr que nos relations sont sévèrement tendues et l’affaire Navalny est un plus bas », reconnaît Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne. Il réclame la libération de l’opposant et une enquête impartiale sur son empoisonnement, l’été dernier. De nouvelles sanctions internationales sont envisagées.

C’est la quatrième fois en cinq ans que des pays occidentaux expulsent des diplomates russes. À chaque fois, cela concernait des affaires d’empoisonnement ou d’espionnage, comme en 2018, lorsque Londres et Moscou avaient procédé à des expulsions de diplomates dans le cadre de l’affaire Skripal. 

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