Musique : le vinyle creuse son sillon

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Depuis les années 2000 et l’arrivée du Mp3, notre consommation de la musique s’est progressivement numérisée. Pourtant, le vinyle fait son grand retour.

C’est un temps que les moins de vingt ans auraient pu ne jamais connaître. Si aujourd’hui la consommation de musique se fait majoritairement via les plateformes de streaming, les supports physiques font leur retour et réinvestissent autant les rayons des distributeurs que nos étagères.

Les années 2000 : l’explosion du streaming

À partir de 2003, une petite révolution est en marche. Cette année-là, Apple lance l’ITunes Store, un service de vente de musiques et autres contenus en ligne. Les ventes de CD, singles et albums, restent majoritaires, quoiqu’en baisse au cours de la première décennie. L’arrivée de concurrents, comme le Français Deezer en 2007 ou le Suédois Spotify en 2008, finit d’asseoir l’émergence du streaming, en France et dans le monde. Dix ans plus tard, le streaming atteint son apogée. En 2018, la part du numérique dans le monde s’élevait à près de 70% contre 30% pour les disques. Cette même année en France, avec 57% de chiffre d’affaires, les supports numériques dépassent les ventes physiques. Les plateformes audio payantes comptabilisent plus de 5,5 millions de français. Un chiffre multiplié par 2 en deux ans, elles accueillent douze millions d’abonnés en 2020, avec plus largement vingt millions de consommateurs réguliers de streaming audio.

Le format physique : une vague de nostalgie ?

Dans les années 80 et 90, les vinyles puis les CD dominent les bacs. Si les singles ont eu la côte entre 2004 et 2008, les albums physiques ont peu à peu été éclipsés par les Mp3, puis la création de YouTube et des autres applications, au grand dam des producteurs. Les tendances étant un éternel recommencement, c’était sans compter sur un retour du retro. Alors qu’en 2014 seulement 10 millions de vinyles sont vendus, en 2020 c’est 51,1 millions de disques qui se sont écoulés dans le monde. Si les 40-50 ans ont pris le virage du tout numérique, les plus jeunes réinvestissent dans des platines. Les artistes y voient aussi un avantage : ils sont plusieurs comme Kanye West à critiquer les plateformes de streaming. Le système de rémunération des artistes est jugé trop faible par beaucoup. Selon une étude de Statista, il faudrait par exemple 1612 écoutes à un artiste sur YouTube Music pour obtenir 1€. Et bien que le streaming ait toujours le vent en poupe, cette tendance ne remet-elle pas en question notre manière de consommer la musique ?

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Laureline Chatriot

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